Jour après Jour

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nouvelles & textes

Dimanche 9 mars 7 09 /03 /Mars 14:53
[Blonde, perruquée, bouclée et choucroutée, emballée (mais toutes gorges dehors)  dans une robe à panier XVIIIe siècle, Madame DE. lit un courrier devant un jeune homme embarrassé qui visiblement s'apprêtait à quitter en hâte la pièce, elle le retient par la manche:]

"Ah mon cousin Lulu comme il est plaisant que vous ayez pris la peine de me remettre ce courrier en main propre !

Non, non ! Ne partez pas, venez vous mettre içi à mes côtés que nous lisions ensemble cette lettre de vous à moi adressée.

 

Voilà, n'est ce pas gentil ?

 

Bien, lisez avec moi monsieur [elle l'empêche de parler]:

« ma très chère Cousine,  vous n'êtes pas sans savoir qu'en mon coeur je mène d'ardentes batailles qui me conduisent sur tous les fronts de France et de Navarre.

J'ai au fond de moi ce désir lancinant et brûlant,

mon dieu comme vous y'allez monsieur,

 

d'enfourcher mon fidèle destrier et de partir guerroyer à travers plaines et vallées !!!

Plaines et vallées ? Vous me laissez songeuse?. Non chuuut ne dites pas un mot,[elle lui colle le dos de sa main sans même le regarder, sur la bouche pour qu'il ne parle pas] laissez moi finir cette mystérieuse missive !

 

Ainsi donc, ma cousine, par la présente lettre je vous annonce que je vais bientôt partir, car je n'y tiens plus de ne pas céder à mes impérieux désirs ! »

 

Ah je vous en prie Monsieur, il vous faut m'en dire plus !!!

 

[elle se met devant lui, de façon à ce qu'il surplombe son décolleté et s'empare d'une de ses mains qu'elle colle sur son « coeur »]

 

Voyez mon coeur qui bat comme un petit oiseau par un chat effrayé?

 

Rentrez vos griffes vilain matou, il ne s'agit là que d'une gorge.

 

Vous que le poids des ans épargne encore, avez-vous déjà embrassé si douce soie?

 

Non ne répondez pas, gardez plutôt vos lêvres pour de plus suaves entreprises.

Vos envies de plaines et de vallées vous auront sans doute égaré du côté du Mont Blanc et de son ami le Mont Olympe?

 

[elle plaque les deux mains du cousin sur sa poitrine]

 

Sur lequel porteriez vous votre choix pour y satisfaire vos voraces appétits ?

 

Le Mont Blanc ? Non,  sans doute le Mont Olympe et ses promesses de divins plaisirs?

 

Ah hélas je sais que j'ai la gorge d'une cantinière ou d'une madelon... Voyez ces deux têtons si blancs, si lourds... Est ce que je ne ressemble pas à une de ces nourrices qui élèvent vos pareils ???

 

[son mouchoir s'échappe de son décolleté, elle se penche pour le ramasser et colle son postérieur sur le bas ventre du pauvre garçon]

 

Mon Dieu Monsieur mon Cousin !!!! La guerre aurait-elle démarrée ?

 

N?est ce point là votre sabre que je sens pointer dans mes jupons ?

 

Vous pouvez le remettre au fourreau, il n'est guère de bataille aussi tendre que l'on gagne de la sorte!

 

Mais contre qui voulez-vous donc vous battre ? Des moulins en Espagne ou des cotillons et crinolines ?

 

Si c'était cela je pourrais vous arranger.

 

[elle prend une main du cousin et la plaque sur son bas-ventre]

 

AAAAAAAAH Voyez monsieur dans quel état vous me mettez !!! Je n'y tiens plus c'est trop !!!

 

Et si l'on venait ? Que penseraient mes gens ? Et mon défunt époux ? Mes enfants ?

 

Tenez je ne lutte plus! Laissez vos envies faire mon siège et s'engager le combat !!!

Monsieur mon Cousin vous êtes un soudard et moi la tendre forteresse que vous assiégez !

[elle se met à quatre pattes relève ses jupes et tend son cul]

 

Et tout comme elle c'est par mes issues secrètes que vous prendrez mon coeur...


 

L-HardCore
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Vendredi 7 septembre 5 07 /09 /Sep 22:58

Paris est une vieille salope désabusée. Elle vous avale, vous mâche et vous recrache imbibé de ses jus immondes.

Elle vous éviscère. Elle vous dégénère. Elle vous transforme en égouts ou en pissotière.

Trempe ton pain soupeur, Paris te refilera sa syphilis avec un sourire.

Paris pense à ta place. Paris t’enfile, devant derrière et jouie dans ta bouche et toi tu en redemandes.

Paris pense à ta place. Paris formate tes idées sur un modèle unique chié des affiches et de l’information.

Paris informe et désinforme.

Paris te dit et toi tu fais.

Et toi tu crois que tu es unique.

Que Paris t’épargne.

Que tu penses.

Que tu manipules.

A ta guise.

Non. Paris t’a déjà mis sur son trottoir avec toutes les autres petites étoiles éteintes et perdues.

L-Hard-Core
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Samedi 6 mai 6 06 /05 /Mai 20:40

Lentement elle avait repris sa respiration, et sur un temblement imperceptible légérement creusé ses reins. Cela durait depuis des heures probablement. Les queues se succédaient et, son homme l’observait. Il notait, le léger film de transpiration, la cuisse qui frémit, le cri étranglé sur un coup de rein trop fort, l’épaule qui céde par fatigue... De temps en temps, il prenait le temps entre deux hommes, de lui murmurer quelques mots à l’oreille.

« Ma salope... encore quelques unes, juste pour moi »

Il ne lui laissait pas le temps de répondre et ouvrait la porte sur une autre queue anonyme.

Elle, elle avait traversé le matelas à coups de bites dans le cul. Maintenant sa tête cognait dans le mur et ses cheveux se collaient à sa nuque.

Pierre suivait des yeux une goutte de transpiration qui prise dans une mêche, coulait le long de l’épaule de sa femelle. Avant d’être décrochée par la violence du dernier homme qui prenait Femme, la goutte de sueur se serait évaporée. 31° depuis 24 heures, depuis 24 heures enfermée dans cette pièce, dans le noir d’abord. Attachée ensuite, puis privée de vue, de parole et d’ouie. Réduite à un orifice qui maintenant béait comme la bouche grande ouverte d’un nourrisson affamé, palpitant au rythme de son coeur, de son émotion.

 

Puis le dernier homme est sorti. Pierre a détaché Femme. Doucement, en prenant le temps de masser chaque membre endoloris, chassant l’engourdissement d’une main ferme, la couvrant d’un voile de sensations, puis de bien-être. La peau sêche sur sa peau humide, défroissant les marques. Comme on détord les membres contorsionnés d’une poupée maltraitée.

 

Il l’avait laissé finir de récupérer son corps et retendre le satin de sa peau. Il lui avait enfin branché la climatisation, donné à boire et quelques heures de sommeil. En ouvrant la porte il l’avait trouvé dans la même position que celle dans laquelle il l’avait laissé, sur le ventre, la tête entre les bras. Avec la lumière elle avait bougé, si peu que seul lui avait pu remarqué le changement de rythme dans l’air.

« Il va falloir que je m’habitue à ton nouveau cul, tes nouvelles dimensions... 

À quatre pattes !

Montre toi »

Au bruit de la ceinture qui glisse dans les passants du pantalon, elle s’était ouverte. À la première chaussure tombée sur le sol elle avait écarté d’une main un globe de chair. À la deuxiéme, elle était prête pour lui. Mais pas pour la douleur que son sexe causerait à son cul distendu et irrité... ni au plaisir qui lui ferait perdre la tête une fois de plus.

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Mardi 2 mai 2 02 /05 /Mai 14:59

5

 

Camille n’aime rien sauf la chair. Elle a tué pour mieux voir, elle voulait sentir la vie dans la moindre molécule des tissus qu’elle déchirait.

Les Khmers nous suivaient depuis 3 heures quand ils nous ont arrêté. Ils voulaient l’argent, les Travellers Checks, les bijoux, les sacs. Camille n’a jamais peur, elle a dit non en riant. Elle a dansé son non, en tournoyant, les bras au ciel. Elle était NON, souriante et heureuse du danger. C’est quand ils ont eu peur qu’elle a sorti son couteau. Tout a été si vite. La première image a tranché la viande. La deuxième a vu jaillir le sang. La troisième a pris les vies. Deux vies dans un éclat de rire, deux toute petites vies, de celles qui ne comptent pas, de celles qui sont là pour ça. Le Karma.

La chair est comme la fleur de lotus, à peine rosée par endroits, puis plus rouge là où le sang l’irrigue encore. Camille respirait, émerveillée, comme vivante, enfin.

Et moi je comptais soigneusement mes images, les rangeant dans l’ordre de mon film, celui que j’allais me repasser en boucle pendant des années. 24 images seconde. Sous le soleil d’Angkor-Vat.
 

J’ai ressenti dans mon ventre la douleur de la déchirure des chairs.

Tes baisers sont comme autant de caresses. Des velours de rose posés sur ma peau, baisers de vampires, rouge baiser, indélébiles. Et après tu exiges que je te raconte mes sensations, jusqu’à tes larmes que je dois aussi bercer sur ma langue.

J’ai coupé ma peau pour te montrer ma chair, j’y ai frotté des pigments pour essayer d’être enfin vivante, tatouage sauvage indolore,  bleus pas éphémères. Parée pour la danse de l’Apsara, entre deux battements de coeur, l’âme accroché dans les étoiles. J’ai posé les sonnailles à mes articulations offrant le rythme à notre film, seules sensations qui résonnent encore et toujours dans le vent.

Je suis la pierre sous l’étreinte des racines du banian, je suis la danseuse sacrée qui porte sa mémoire dans le tintement des grelots qui ornent ses chevilles... Je suis le vent qui soulève les feuilles, je suis la pluie qui lave le sang.

L-Hard-Core

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Mardi 25 avril 2 25 /04 /Avr 17:13

3

 

Angkor-Vat. Extérieur jour. Fin de journée, la pluie de 17h, celle qui tombe 5 mns, mais comme si le ciel se vidait en 300 secondes. Arrêt sur image. Plan large, photographique, comme une expo photo mouvante, comme un film de voyeur, à la limite du détail supportable. Les corps baignent dans une boue sanglante.

 
Je suis Camille et je suis perdue. Je n’ai plus d’âge, je n’ai que celui de ma peau. Je collectionne les corps. J’aime les toucher, les sentir, les pétrir, les palper. J’aime les fluides, sécrétions, lubrifiants, émanations naturelles. Le sang et l’eau. Je n’existe que par eux. Je rêvais d’être médecin légiste, plus tard embaumeuse. Je ne suis pas grand chose.

-         Donne moi ce couteau.

Je regardais la lame, je ne m’y voyais plus.

-         DONNE MOI CE COUTEAU !!! Maintenant.

Je l’ai laissé tombé, je n’avais plus la force. J’avais oublié tous ces petits muscles aujourd’hui douloureux. C’était merveilleux, tout ce vivant dans mon corps. Ces petites crampes qui me réveillaient. Mes genoux aussi, je les sentais. J’avais un caillou sous le gauche, juste assez pointue pour que je m’en rende compte. Dorota hurlait.

-         C’est pas toi D., c’est moi qui l’ai fait.

-         NON J’AI ACHETE LE COUTEAU POUR LE FAIRE !!!

-         TU M’AS VOLE !!!

-         Non D. je t’ai sauvé la vie. Allez viens, faut y’aller là. Ni toi ni moi ne voulions le faire. On a pas eu le choix.

Des Khmers rouges.

 

4

 

J’ai croisé W. Burroughs qui faisait la manche à un feu rouge. Il portait son âme comme une pancarte, et j’ai vu sa sébile vomir des flots d’alcools bon marché. Je me suis mise à trembler quand je l’ai vu se moucher dans ta culotte rouge. Ce n’était qu’un mouchoir...

J’ai eu une intuition. De celles qu’on écoute l’espace d’un remord. L’envie de tout effacer et de recommencer à zéro. D’oublier comment je t’ai rencontré et de forger des bases plus saines. Tes bras m’ont dit ce que mon cœur attendait. Ton souffle a porté des mots que j’avais oubliés. De simples gestes sont devenus mon shoot et ton absence me creuse d’anguoisse. Pas de méthadone à cette dépendance là. Je suis devenue aboulique et j’ai besoin de toi comme une plante attend son eau impuissante.

J’adore ça, mais je me déteste d’être comme ca.

Ma mémoire se ballade d’une porte à une autre, cherchant celle qui m’échappera, celle qui retiendra ce flot de souvenirs dont je ne veux pas. Dorota va me sauver, du bout de ses doigts, quand elle cherche à me sentir, elle me réveille. Elle me rend mon corps, celui que je ne volerais jamais aux autres.

Ce n’était pas qu’un mouchoir dans lequel tu as essuyé la lame de ton couteau. C’était celui avec lequel j’avais essuyé ton front heure après heure, jour après jour, pendant ta dernière crise de palu.

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Mercredi 19 avril 3 19 /04 /Avr 13:20

La pluie avait effacé les traces, elle diluait le sang et lavait les corps. Je n’avais jamais vu autant de sang. J’enregistrais les images, un film en continu, 24 images seconde… Gros plan sur le couteau. Alors ca y’est ? Je l’ai fait.

Je suis Dorota, je viens de Novosibirsk. J’ai 27 ans et je voyage. J’avance aux coups de reins. Je paye mes kilomètres à quatre pattes avec des inconnus. Je bouffe des chattes pour des billets d’avion. Je ne ressent rien , ma chair est morte, je n’ai jamais rien ressenti.

J’ai tenu ma main au-dessus de la flamme jusqu’à ce que l’odeur alerte ma mère. Tout le monde criait, je n’avais pas mal, je ne sentais rien. Je n’ai jamais rien senti.  Je ne suis qu’à moitié vivante car je n’ai pas de terminaisons nerveuses. Ma chair est morte, je suis morte en naissant, tout comme vous. Mais plus que les autres, parce que moi je ne goûte rien.

Mon nez ne sent pas, ma bouche ne savoure pas, mon sexe ne jouie pas, mes mains ne devinent pas, mon corps ne vous ressent pas. Je ne fais que voir et entendre. Entendre et voir. Voir et entendre. Tout le temps, en boucle. 

Alors je cherche. Des nouvelles choses à montrer à mes yeux, des nouveaux sons qui violent mes oreilles. Jusqu’à ce que je trouve ce qui me fera vibrer, ce qui me fera renverser la tête et hurler de plaisir. Comme ces actrices dans les films que je regarde sans comprendre. Je cherche le plaisir des autres, comme un junky guette son dealer. 


C’est comme ça que j’ai croisé Camille. J’avais repéré son petit jeu. Je l’avais vu lécher ses doigts après avoir passé sa main sur un mur encore suintant du plaisir d’un couple. Elle ne cherchait pas la même chose que moi. Mais il y’avait en elle cette folie qui m’excitait. Ce regard entre deux mondes. Elle avait l’aura crépitante des saints et des martyrs. La faiblesse dans la chair, à l’écoute de ses envies. Pas plus forte qu’un animal, mais tellement plus humaine.

Son regard basculerait ma vie, ça je le sentais. Aux pieds d’un temple en Thaïlande un moine bouddhiste me le confirmerait un jour.  

        - Tu n’es déjà plus là, tu es partie avec elle, mais toi tu attends le vent qui vous réunira.

Et j’ai senti dans le vent, l’extrême qui s’approchait. Ce moment, où le zéphyr devient tempête. Celui qui apporte les changements et que la chair écoute. Mes oreilles font écho à mon cœur. Mon cœur fait écho à mon excitation. Mon excitation balance avec le vent et se bouscule pour m’apaiser. Camille souffle avec le vent…

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Lundi 17 avril 1 17 /04 /Avr 00:31
I

 

Je venais à peine de m'éveiller d'un rêve étrange. Le ciel se mélangeait encore à la fumée des usines en face et mes pieds étaient engourdis par le froid piquant de décembre. Tout m'était tombé dessus comme une fatalité, plus un rond en poche, l'Europe avait fait faillite, j'avais perdu mon emploi et encore pris des kilos.

Le rêve était toujours présent. Bas-reliefs à Angkor-Vat. Des corps enlacés dans d'improbables positions. Le Kama Sutra de mon inconscient me mènerait à ma perte une fois de plus. Le sexe mon moteur.

J'avais glissé une main sous la serviette de mon dernier client, d'un massage à une branlette, il avait porté plainte à ma patronne. Le salaud m'avait quand même poissé les doigts dans un soupir de soulagement.

Pourquoi est-ce que les histoires d’amour des autres prennent cette consistance de roman de gare que les miennes n’ont pas? Je jalouse tous ces couples si lisses et prévisibles.

Et moi je traînais dans les rues à la recherche de portes cochères, reniflant dans les coins à l’affût d’une odeur de sexe. Ce fumet piquant que laissent les corps quand ils n’y a plus rien d’autre.

La nuit, je traquais les couples, me nourrissant de gémissements et de morceaux de corps à peine entraperçus dans la pénombre d’un renfoncement granitique. Quand les reins se heurtent à la rambarde d’acier d’un escalier de vieil immeuble, quand le lisse d’une peau se charge de l’odeur d’urine d’une arrière cours humide... Alors le bruit des téléviseurs s’accroche à la lumière bleutée, surprenant le chaos de la chair, le parant de bijoux cathodiques.

Il m’était arrivé de lécher la pierre, quand la sueur l’imbibait, et que l’empreinte, encore chaude, d’un cul m’envoyait des frissons dans le bas-ventre.

Je désirais ces femmes qui avaient su séduire sans conséquences. Je rêvais de glisser ma main entre leurs cuisses, là où la peau si douce garde l’odeur des caresses des autres.

Je me collais alors, de tout mon long, sur la façade rugueuse, et m’imaginais clouant ma femelle sous mes coups de reins. Et le plaisir venait, violent, creusant mon ventre de spasmes. Assassine, l’onde brûlante, rapide, qui me foudroyait et me laissait pantelante. Pathétique.

Je ne voulais plus de ces pulsions, je volais le sexe des autres. Je voulais mon plaisir. Avec Dorota, si douce, si chienne.

Je suis la pierre sous l’étreinte des racines du banian. Je suis la mémoire de granit. L’Apsara sacrée aux seins ronds et froids qui dansait pour un roi. Immortelle, ancrée dans la mémoire végétale depuis des centaines d’années, putain du temps qui passe.

Je suis l’ombre des autres, me glissant serpentine, sous les passions, pour sucer leurs désirs. Je n’ai pas honte de la froideur avec laquelle je collectionne les images et les instants. Ils me nourrissent, ils sont ma vie.

Dorota, sorcière, Baba-Yaga qui m’a volé mon âme et l’a cloué au soleil jusqu’à ce qu’elle redevienne poussière

-         Viens içi, donnes moi ta main, tu sens ce que tu me fais ? 

Elle a glissé mes doigts en elle, ma main dans son jean

-         Salope…

-         Oui ? tu es sûre ?

La seule qui ne me donne d’elle que ce que je ne veux pas. Et moi je suis faible.

 

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