Jour après Jour

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Mercredi 19 avril 3 19 /04 /Avr 13:20

La pluie avait effacé les traces, elle diluait le sang et lavait les corps. Je n’avais jamais vu autant de sang. J’enregistrais les images, un film en continu, 24 images seconde… Gros plan sur le couteau. Alors ca y’est ? Je l’ai fait.

Je suis Dorota, je viens de Novosibirsk. J’ai 27 ans et je voyage. J’avance aux coups de reins. Je paye mes kilomètres à quatre pattes avec des inconnus. Je bouffe des chattes pour des billets d’avion. Je ne ressent rien , ma chair est morte, je n’ai jamais rien ressenti.

J’ai tenu ma main au-dessus de la flamme jusqu’à ce que l’odeur alerte ma mère. Tout le monde criait, je n’avais pas mal, je ne sentais rien. Je n’ai jamais rien senti.  Je ne suis qu’à moitié vivante car je n’ai pas de terminaisons nerveuses. Ma chair est morte, je suis morte en naissant, tout comme vous. Mais plus que les autres, parce que moi je ne goûte rien.

Mon nez ne sent pas, ma bouche ne savoure pas, mon sexe ne jouie pas, mes mains ne devinent pas, mon corps ne vous ressent pas. Je ne fais que voir et entendre. Entendre et voir. Voir et entendre. Tout le temps, en boucle. 

Alors je cherche. Des nouvelles choses à montrer à mes yeux, des nouveaux sons qui violent mes oreilles. Jusqu’à ce que je trouve ce qui me fera vibrer, ce qui me fera renverser la tête et hurler de plaisir. Comme ces actrices dans les films que je regarde sans comprendre. Je cherche le plaisir des autres, comme un junky guette son dealer. 


C’est comme ça que j’ai croisé Camille. J’avais repéré son petit jeu. Je l’avais vu lécher ses doigts après avoir passé sa main sur un mur encore suintant du plaisir d’un couple. Elle ne cherchait pas la même chose que moi. Mais il y’avait en elle cette folie qui m’excitait. Ce regard entre deux mondes. Elle avait l’aura crépitante des saints et des martyrs. La faiblesse dans la chair, à l’écoute de ses envies. Pas plus forte qu’un animal, mais tellement plus humaine.

Son regard basculerait ma vie, ça je le sentais. Aux pieds d’un temple en Thaïlande un moine bouddhiste me le confirmerait un jour.  

        - Tu n’es déjà plus là, tu es partie avec elle, mais toi tu attends le vent qui vous réunira.

Et j’ai senti dans le vent, l’extrême qui s’approchait. Ce moment, où le zéphyr devient tempête. Celui qui apporte les changements et que la chair écoute. Mes oreilles font écho à mon cœur. Mon cœur fait écho à mon excitation. Mon excitation balance avec le vent et se bouscule pour m’apaiser. Camille souffle avec le vent…

.../...
Par The Core - Publié dans : nouvelles & textes
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Lundi 17 avril 1 17 /04 /Avr 00:31
I

 

Je venais à peine de m'éveiller d'un rêve étrange. Le ciel se mélangeait encore à la fumée des usines en face et mes pieds étaient engourdis par le froid piquant de décembre. Tout m'était tombé dessus comme une fatalité, plus un rond en poche, l'Europe avait fait faillite, j'avais perdu mon emploi et encore pris des kilos.

Le rêve était toujours présent. Bas-reliefs à Angkor-Vat. Des corps enlacés dans d'improbables positions. Le Kama Sutra de mon inconscient me mènerait à ma perte une fois de plus. Le sexe mon moteur.

J'avais glissé une main sous la serviette de mon dernier client, d'un massage à une branlette, il avait porté plainte à ma patronne. Le salaud m'avait quand même poissé les doigts dans un soupir de soulagement.

Pourquoi est-ce que les histoires d’amour des autres prennent cette consistance de roman de gare que les miennes n’ont pas? Je jalouse tous ces couples si lisses et prévisibles.

Et moi je traînais dans les rues à la recherche de portes cochères, reniflant dans les coins à l’affût d’une odeur de sexe. Ce fumet piquant que laissent les corps quand ils n’y a plus rien d’autre.

La nuit, je traquais les couples, me nourrissant de gémissements et de morceaux de corps à peine entraperçus dans la pénombre d’un renfoncement granitique. Quand les reins se heurtent à la rambarde d’acier d’un escalier de vieil immeuble, quand le lisse d’une peau se charge de l’odeur d’urine d’une arrière cours humide... Alors le bruit des téléviseurs s’accroche à la lumière bleutée, surprenant le chaos de la chair, le parant de bijoux cathodiques.

Il m’était arrivé de lécher la pierre, quand la sueur l’imbibait, et que l’empreinte, encore chaude, d’un cul m’envoyait des frissons dans le bas-ventre.

Je désirais ces femmes qui avaient su séduire sans conséquences. Je rêvais de glisser ma main entre leurs cuisses, là où la peau si douce garde l’odeur des caresses des autres.

Je me collais alors, de tout mon long, sur la façade rugueuse, et m’imaginais clouant ma femelle sous mes coups de reins. Et le plaisir venait, violent, creusant mon ventre de spasmes. Assassine, l’onde brûlante, rapide, qui me foudroyait et me laissait pantelante. Pathétique.

Je ne voulais plus de ces pulsions, je volais le sexe des autres. Je voulais mon plaisir. Avec Dorota, si douce, si chienne.

Je suis la pierre sous l’étreinte des racines du banian. Je suis la mémoire de granit. L’Apsara sacrée aux seins ronds et froids qui dansait pour un roi. Immortelle, ancrée dans la mémoire végétale depuis des centaines d’années, putain du temps qui passe.

Je suis l’ombre des autres, me glissant serpentine, sous les passions, pour sucer leurs désirs. Je n’ai pas honte de la froideur avec laquelle je collectionne les images et les instants. Ils me nourrissent, ils sont ma vie.

Dorota, sorcière, Baba-Yaga qui m’a volé mon âme et l’a cloué au soleil jusqu’à ce qu’elle redevienne poussière

-         Viens içi, donnes moi ta main, tu sens ce que tu me fais ? 

Elle a glissé mes doigts en elle, ma main dans son jean

-         Salope…

-         Oui ? tu es sûre ?

La seule qui ne me donne d’elle que ce que je ne veux pas. Et moi je suis faible.

 

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Par The Core - Publié dans : nouvelles & textes
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Dimanche 16 avril 7 16 /04 /Avr 14:27

D'un corps à l'autre le mien ne change pas. Creux vagues bosses et cellulite. A base de viande, d'os et de gras, comme vous et nous.

Des poils, de la peau et des marques. Vieillesse, fatigue et renoncement, tatouages, cicatrices et rides.

Pourquoi en dire plus? Les yeux regarderont ce qu'il y'a à voir. Ils veront ce que je veux bien montrer...

Mon silence contre vos envie d'images. Vous avez envie d'images à vous en étourdir, des fortes ou des softs, du visuel qui tape au fond de la rétine et imprime votre libido en quadrichromie...

J'ai aussi des diaporamas qui tournent quand je ferme mes yeux...
Par The Core - Publié dans : hard-core
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Dimanche 16 avril 7 16 /04 /Avr 14:26
Ma chair me l'a dit, plus de bêtises sans garde-fou...
J'ai encore abusé, j'en garderais les traces quelques jours seulement.

Mais ca va aller, comme à chaque fois... et en attendant le prochain.
Par The Core - Publié dans : hard-core
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