le blog hard-core

Il y’a des filles qui veulent être des garçons. Des garçons qui voudraient avoir des seins. Des filles un pénis. Des garçons avec seins qui voudraient ne plus en avoir. Des gros qui voudraient être minces. Des blancs être noirs. Des enfants adultes. Des nains très grands.

Et moi j’ai failli être Pierre, puis Pierrette. Finalement je suis moi. Mais parfois cela fait mal.

Je voudrais être moi mais me débarrasser de ma viande. Du genre, du sexe et des hormones.

Je voudrais ne plus respirer, ne plus manger, ne plus boire ne plus déféquer ou pisser. Avoir un cœur qui bat, électrique, que je débranche le soir et défragmente la nuit.

Je voudrais voir la vie comme dans un écran de télé. En voyeur/voyeuse, déconnectée. Loin. Voir pour mieux entendre. Entendre pour mieux voir. Parler pour ne rien dire. Ecouter pour s’étourdir.

Aujourd’hui je voudrais être un garçon, pour avoir des yeux de garçon, des mains de garçon, un anus et une bouche de garçon. Et ce poids entre mes cuisses, ce balancement. L’érection du matin.

Mais demain, plus rien. Juste moi et ma chair. Ma boursouflure de chair. Pierre ou Pierrette ? Ni l’un, ni l’autre.

C'est dans la vapeur, la moiteur qu'il a posé une main sur moi. Juste un regard au raz de l'eau. Les corps qui se collent, les envies qui se téléscopent.

Et du chlore, beaucoup.

Je l'ai pris dans ma bouche et je l'ai regardé. Il a poussé son sexe dans ma gorge.

Ca bouillonne, et moi je mouille.

Je regarde mes seins qui flottent dans les remous, et sa queue portée par les courants. Ca m'amuse.  Un peu embarrassés, on ne se connaissait pas il y'a 15 mns. Je découvre sa peau, sa langue et ses mains. Des mains dures et exigeantes, du bout d'un doigt, impérieusement. Et il me fait jouir.

Encore.

Encore.

Encore.

Et ses reins ravageurs. Je me laisse porter.

Ca fait du bien tout simplement.

Oui, encore une fois et je dormirais bien.

Je ne penserais pas à lui en m'endormant, mais à toi, toujours.

L-HardCore

On a pas le temps.

Celui de respirer entre deux parenthèses.

Celui de se laisser couler quand la vie déborde.

Celui de le prendre à bras le corps.

Celui d’avoir envie de le regarder passer.

On pourrait le prendre.

Mais pour quoi faire ?

Tracer du dos de la main le contour de sa hanche.

Imprimer la géographie si particulière de ses grains de beauté.

Entendre respirer son absence.

Se désintoxiquer.

Arrêter d’avoir envie de lui.

Avec le temps tout fini.

Tuons le.

L-Hard-Core